Archives de catégorie : politique cyclable

Cyclistes et piétons, même combat ?

Sans doute parce que les « modes doux » deviennent à la mode… la cohabitation entre piétons et cyclistes est désormais un sujet fréquemment évoqué. De fait, le vélo et la marche sont des modes dits actifs, car mus par la seule énergie musculaire, même dans le cas des vélos à assistance électrique. Si on y ajoute les transports en commun, on obtient les modes dits doux.

Faut-il pour autant considérer que les piétons et les cyclistes sont amis ? Force est de constater que bien souvent les relations entre ces deux modes virent au conflit. Il suffit d’emprunter le passage sous le théâtre de la mer à Sète ou encore de rouler plus rapidement qu’au pas dans les zones piétonnes pour vérifier que les piétons ne sont pas toujours les meilleurs amis des vélos… et réciproquement. Sans évoquer le cas de ces cyclistes irresponsables qui n’hésitent pas à rouler sur les trottoirs au grand dam des piétons et particulièrement des personnes âgées. Rappelons que seuls les enfants de moins de 8 ans ont l’autorisation de rouler sur les trottoirs, ce qui au demeurant illustre bien la dangerosité de la pratique du vélo en absence de tout aménagement…

Face à la croissance du nombre de cyclistes, en particulier depuis la pandémie, les collectivités ont pour beaucoup choisi la facilité. Au prétexte que piétons et cyclistes usent de “modes doux”, elles les ont contraints à partager le même espace,  souvent les trottoirs. Solution peu coûteuse et qui ménage les automobilistes et leur suprématie. Car il en faut du courage pour reprendre de l’espace public aux automobiles, condition indispensable pour créer de véritables aménagements cyclables (pistes séparées ou bandes cyclables) et piétons (des trottoirs dignes de ce nom).

Au final, les conflits piétons/cyclistes viennent de ces mauvaises solutions, celles de la « mixité piétons-cyclistes » ou de “trottoirs partagés ». L’espace public est contraint, Sète en est un exemple flagrant. Persister à penser qu’il peut être partagé entre tous les modes motorisés, piétons, vélos, sans évoquer les trottinettes, revient à laisser la loi du plus fort régner : celle des modes motorisés, lourds, puissants et rapides.
Privilégier les modes actifs, piétons et cyclistes, signifie leur faire plus de place dans l’espace public, donc de faire des choix politiques clairs et courageux de limitation de la place des automobiles : diminution des espaces de voirie qui leur sont affectés et des stationnements au profit des trottoirs et aménagements cyclables.

Pour aller plus loin l’article de Rue de l’Avenir.

Bilan des accidents en 2023, de mauvais résultats pour l’Hérault

Le Midi-Libre du 30 janvier 2023 fait état du bilan des accidents dans le département.

Les chiffres sont mauvais car ils indiquent une hausse des accidents mortels qui augmentent en passant de 60 tués en 2022 à 70 tués en 2023 (+ 16,6 %). Le nombre de blessés hospitalisés augmente également en passant de 370 en 2022 à 378 en 2023 (+ 2,1 %). Le nombre d’accidents ayant causé au moins un blessé léger est passé de 561 en 2022 à 656 en 2023 (+ 16,9 %).

Les motards sont les plus concernés par cette hausse des accidents : 19 morts en 2023 contre 15 en 2022 (+ 26,6 %).

Seul point positif dans ce bilan, la baisse du nombre de cyclistes tués : 3 en 2023 contre 5 en 2022 et cela en dépit de l’augmentation du nombre de cyclistes. En revanche, le nombre de piétons tués augmente en 2023 avec 8 piétons tués alors qu’ils étaient 6 en 2022.

La vitesse est évidemment la principale cause des accidents mortels. Aussi, doit-on persister à plaider pour le retour au 80 km/h sur route et la limitation généralisée à 30 km/h en ville.

 

Vélo dans les trains, un casse-tête pour les cyclistes

Le Midi-Libre s’empare du sujet qui fâche de plus en plus de cyclistes, en particulier celles et ceux qui utilisent leur vélo pour aller travailler.

Devoir renoncer à monter dans le TER faute de place pour son vélo n’est plus l’apanage des seuls cyclotouristes…  les vélotafeurs sont désormais concernés.

Le sujet n’est pas nouveau. Le collectif Mon Vélo dans le Train interpelle les Régions (responsables des TER) afin qu’elles trouvent des solutions pour améliorer l’emport des vélos dans les trains et qu’elles harmonisent leur pratique en la matière.

La Région Occitanie, quant à elle, ne propose que de mauvaises solutions. Pendant la période estivale, elle a imaginé un système de réservation gratuite mal nommé “vélo serein” tant il irrite les usagers du quotidien.

L’autre “solution” préconisée par le vice-président Jean-Luc Gibelin chargé des mobilités est celle des deux vélos, un au départ et un à l’arrivée. Cette position est en totale rupture avec la loi d’orientation sur les mobilités qui favorise l’intermodalité vélo – train.

Stationnement des vélos en gare

Publié dans la suite  de la Loi d’orientation des mobilités (LOM), le décret du 8 juin 2021 impose l’obligation des gares de se doter de stationnements sécurisés pour vélos avant le 1er janvier 2024 ( 1 133 gares concernées en France).  Seules 35 % des gares atteignent ou dépassent le nombre minimum de places de stationnement fixé par le décret.

Qu’en est-il pour les gares de Sète et de Frontignan ?

Pour la gare de Sète, 30 places existent dans l’abri sécurisé pour un objectif fixé par  décret de 50 places, soit 20 places manquantes.

Voir la situation en gare de Sète

Pour la gare de Frontignan, 6 places existent sous forme de box pour un objectif fixé par décret de 10 places, soit 4 places manquantes.

Voir la situation en gare de Frontignan

Notons que même si les objectifs fixés par le décret étaient atteints, le nombre de places sécurisées resterait notoirement insuffisant. Le nombre de vélos stationnés sur les arceaux des parvis des gares illustre ce déficit.

Le risque de vol est l’un des principaux freins à la pratique du vélo

Pour les usagers du quotidien qui souhaitent combiner vélo et train,  la solution à privilégier est celle du stationnement du vélo en gare. Généraliser le stationnement sécurisé aux abords des gares est donc indispensable à l’intermodalité.

De même, l’emport de vélos à bord des trains doit être systématisé en imaginant des solutions innovantes et globales. Le contre exemple étant le dispositif dénommé “vélo serein” qui en Occitanie impose de faire une réservation gratuite pour embarquer son vélo dans le train régional.

Pour en savoir plus, voir l’observatoire créé par l’association Vélo & Territoires

Manifeste pour une ville apaisée

Désormais toutes les villes se veulent “apaisées”… toutefois, certaines ont encore quelques efforts à faire pour parvenir à cette paix dans l’espace public.

Fort opportunément, l’association Rue de l’avenir et le Club des villes et territoires cyclables et marchables viennent de lancer un manifeste (à lire ICI).

Ville apaisée, quartiers à vivre

  • pour rendre possible la pratique du vélo au plus grand nombre d’habitants, il est nécessaire de leur offrir une voirie sécurisée et bien maillée ;
  • pour redonner le goût de la marche aux urbains, il faut leur assurer plus d’espace et de sécurité et augmenter la place du végétal qui leur apportera la fraîcheur et le sentiment de ne pas être coupés de la nature ;
  • pour rendre les villes attractives et lutter contre l’étalement urbain, nous devons préserver et développer les pôles de commerce et de services de proximité et augmenter l’offre de transport collectif ;
  • pour attirer de nouveaux habitants dans les villes, la qualité architecturale et les formes urbaines qui aident à maintenir une bonne température extérieure, grâce aux arcades, balcons, traitement des rez-de- chaussée, ventilation naturelle, ont un grand rôle à jouer.

Visiter le site de Rue de l’Avenir et celui du Club des villes et territoires cyclables et marchables.

Comment diminuer le poids de la voiture ?

En cette période estivale propice à la lecture, voici un entretien avec Aurélien Bigo, chercheur sur la décarbonation du secteur des transports. Dans le Monde du 20/21 aout 2023, Il trace des perspectives intéressantes alternatives à la voiture individuelle dans lesquelles le vélo occupe une place de choix.

Retrouver l’article sur le site du Monde pour les abonnés

Lire la première partie de l’article en format PDF pour les non abonnés

Lire la suite de l’article

A retenir :

“La voiture a pris une telle place qu’il ne peut pas y avoir un seul mode de transport qui la remplace. Il faut réussir à voir quelles sont les alternatives en fonction des trajet. Dès que l’on est sur des trajets courts, la marche est vraiment le mode à privilégier, le plus pertinent.  Dès qu’on est sur des distances plus importantes, le vélo peut permettre d’avoir une mobilité active, bonne pour la santé, très peu impactante d’un point de vue environnemental.

Femmes et vélo

Les femmes marchent plus que les hommes, mais font moins de vélo.  Les hommes se déplacent près de trois fois plus à vélo  que les femmes.

L’occupation de l’espace public est différente entre les hommes et les femmes. Dans la rue ou dans les transports, une femme sur deux dit avoir peur. D’où des stratégies d’évitement pour éviter des actes sexistes.

Les femmes cyclistes sont plus vulnérables que les hommes. Une des raison serait qu’elles sont  “trop respectueuses” du code de la route. En n’utilisant pas les sas vélo ou en ne grillant pas les feux rouges, elles seraient ainsi plus fréquemment victimes des poids lourds, et même deux fois plus que les hommes.

Des solutions existent pour lutter contre ces inégalités : réaliser des aménagements pour réduire la peur de faire du vélo, favoriser l’apprentissage (vélo-école) dès le plus jeune âge pour gommer les inégalités de genre, féminiser les métiers pour affirmer la mixité du vélo.

Retrouvez le dossier “femmes et mobilités” réalisé par le Club des villes et territoires cyclables et marchables.

De son côté la FUB (fédération des usagers de la bicyclette) a créé un groupe “égalité femme-homme”  qui travaille sur les actions à mettre en place pour lutter contre les inégalités de genre.

Signez la pétition Manifeste des femmes à vélo lancée lors du congrès de la FUB à Rennes.

Bravo, un box vélo rue Pierre Sémard, mais dommage pour le tarif

La ville de Sète vient d’ouvrir un box à vélos rue Pierre Sémard, bien connu de la Roue libre de Thau puisque notre premier atelier vélo se tenait dans cette rue, qui accueille également la Coop Singulière et LE 51.

Si l’on peut se réjouir de voir une solution apportée à l’épineux problème de stationnement sécurisé des vélos en centre-ville, nous regrettons le tarif élevé de cette  offre de stationnement : 10 euros par mois ou 110 euros par an !  Un tarif identique à celui des box à vélos du parking des Halles.

A titre d’exemple, l’abonnement annuel à la gare de Sète est de 25 euros, malheureusement déjà saturé car ne disposant que de 30 places.

Voir l’article du Midi-Libre du 1 mars 2023.

Un nouveau box à vélos sécurisé en centre-ville

Cyclistes et piétons victimes de la vitesse et du défaut d’aménagements

Les chiffres 2022 de la sécurité routière sont tombés en fin de semaine dernière, occupant une grande place dans les médias et réseaux sociaux. Et ils ne sont pas bons : la hausse des décès des cyclistes, des piétons mais également des usagers d’engins de déplacement personnels interpelle. Les solutions restent à portée de main.

Au titre des causes de cette hausse : la vitesse toujours coupable, l’âge pour les piétons, et bien entendu l’insuffisance des aménagements.

Lire ICI l’article du Club des Villes et Territoires Cyclables et Marchables