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Le vélo électrique est-il un vélo ?

Vélo et VAE, amis ou ennemis ? Electrique ou musculaire, quel est le « vrai » vélo ?
L’engouement pour les vélos à assistance électrique (VAE) ne se dément pas. En 2022, les ventes de VAE en France ont atteint 28 % de l’ensemble des ventes de vélos. En Allemagne, elles représentent 48 % et 57 % aux Pays-Bas, soit plus que les vélos classiques !
Lors des balades de la Roue libre de Thau, il nous arrive de compter les « musculaires » et les « électriques » et de demander aux derniers de se mettre derrière.… Mais cette distinction est-elle pertinente ? L’article de Frédéric Héran dans Vélocité n°169 de fin 2023 apporte des réponses utiles.
Le VAE est-il un vélo ? La réponse est oui, il en a toutes les caractéristiques et fait partie des modes actifs. Comme les vélos classiques, le VAE avance grâce à la force musculaire du cycliste, même si celui-ci se fatigue moins grâce à la motorisation et peut ainsi aller plus loin.
Le vélo classique va-t-il disparaître ou devenir marginal ? Non, car il existera toujours des adeptes du vélo traditionnel pour de nombreuses raisons : il est deux à trois fois moins cher, un quart moins lourd, plus maniable, bien plus fiable, plus silencieux, plus simple à réparer…
Quels sont les avantages du VAE ? Ils sont nombreux : ils permettent de démarrer plus facilement sans zizaguer, de faire des trajets deux fois plus longs, d’affronter plus efficacement le vent, surtout dans notre région où il est plus pénalisant que les collines, de transporter des charges lourdes, des enfants par exemple, de surmonter les faiblesses liées à l’âge, de rassurer les nouveaux cyclistes qui manquent de tonus musculaire, d’éviter la transpiration, surtout en période de canicule.
Le VAE est-il plus dangereux que le vélo ? Oui, pour les plus jeunes qui ont des conduites à risque et pour les plus âgés qui surestiment leur capacité ou qui se remettent en selle sans un minimum d’entrainement. Toutefois, le bilan santé reste très positif, car avoir une activité physique contribue à allonger la durée de vie en bonne santé et cet avantage compense largement le risque d’accident.
(d’après Frédéric Héran, sociologue des mobilités, université de Lille dans Vélocité n°169)

Vélo en libre service, retard à l’allumage

Le Midi-libre nous apprend que les vélos en « free floating » –  comme  on dit en bon français, en bref en « libre service » ne seront pas encore au rendez-vous. Il est prévu qu’ils soient mis en place en mars prochain.

Comme l’indique la société qui développe cette flotte de vélos, il ne s’agit pas « d’une solution pour le quotidien. Elle s’adresse aux utilisateurs qui seront en situation hors quotidien. Par exemple, si vous allez au restaurant, au sport, au concert et qu’il n’y a pas de transport, vous pouvez louer un vélo Pony. » Toutefois, pour une dépense non négligeable de 19 centimes la minute après une dépense de 1 euro pour prendre le vélo.

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Essentiellement développés dans les zones touristiques (comme à Biarritz, Bordeaux, Nice, Poitiers, Bourges…) les vélos Pony ne sont donc pas destinés en priorité aux habitants, mais aux visiteurs, comme par exemple ceux d’Escale à Sète.

Cependant, pour que cela soit possible, il faut que les infrastructures cyclables soient en adéquation. Or, face aux difficultés pour un cycliste du quotidien à circuler dans le centre-ville de Sète, on peut s’interroger sur la capacité des cyclistes occasionnels à enfourcher un vélo – de surcroît électrique – pour un trajet même court.

Notre conviction reste intacte, le meilleur moyen de développer une mobilité douce et apaisée en ville reste la diminution de la vitesse et de la fréquentation des véhicules motorisés.

A vouloir ménager tous les modes (autos, motos, vélos, piétons…), on pénalise tout le monde et on laisse la loi du plus fort l’emporter – celle des véhicules motorisés, au détriment des plus vulnérables – piétons et vélos.

Traverser Sète ou en faire le tour à vélo ?

On aimerait tout simplement pouvoir traverser et circuler tranquillement à vélo dans Sète… la ville s’honorerait à respecter la loi par exemple en signalisant les double-sens cyclables dans les voies à 30 km/h (article R 110-2 du code de la route) ou en réalisant des aménagements cyclables sur les ronds-points créés récemment (comme celui du Pont Sadi Carnot) conformément à la loi Laure (article L228-2 du code de l’environnement).

Un totem pour réparer son vélo aux Quilles

Les totems disposant d’outils pour  réparer son vélo se multiplient… après celui installé sur la voie verte entre Sète et Balaruc (à la hauteur du siège de l’agglopôle) puis celui dans l’abri vélo en gare de Sète, le dernier en date vient d’être installé aux Quilles à Sète le long de la  Corniche de Neuburg.

Ce totem permet de regonfler ses pneus et dispose d’outils pour les petites réparation de son vélo.  Il fait office de pied pour positionner son vélo le temps de la réparation.

Une belle initiative à saluer !

Abri vélo sécurisé en gare de Sète

Un abri vélo de trente places est désormais accessible en gare de Sète. Accessible avec une carte magnétique, il est également équipé d’un totem de réparation.

L’abonnement annuel est de 25 euros. Il faut s’adresser à la société qui gère les parkings Felicitta à l’accueil du parking des Halles Rue de Metz.

Felicitta : accueil@felicittaparc.com  / 04 67 74 66 55 / www.felicittaparc.com

Les résultats du baromètre 2019 : Frontignan, Sète, Marseillan

Le nombre de réponses au Baromètre des villes cyclables est de 88 à Frontignan, 235 à Sète et 235 à Marseillan, qui sont les trois villes de l’agglomération qui figurent dans les résultats. 

Découvrez ICI les commentaires libres sur la ville de Frontignan

Quelques exemples : « Problème de discontinuité des pistes cyclables – limites de vitesse en zone 30 des véhicules motorisés non respectées mettant en danger les cyclistes – nouvelles pistes cyclables sans séparateur ». « J’espère qu’il y aura bientôt une piste cyclable continue de Frontignan à Sète. » « Il faut continuer à donner une légitimité aux cyclistes sur la chaussée à travers une signalétique claire. Il faut renforcer la visibilité sur la traversée de la chaussée (Côte de Reboul) par la piste cyclable afin de renforcer la priorité des vélos sur les voitures. » « Il serait souhaitable de créer des voies cyclables pour les élèves et les collégiens afin de stimuler les déplacements doux et d’éviter une circulation dense et chaotique quotidienne Les parents pour plus de sécurité circulent avec leurs enfants sur le trottoir ! »

Découvrez ICI les commentaires libres apportés par les répondants sur la ville de Sète.

Quelques exemples : « La configuration spécifique de la circulation à Sète à cause des canaux complexifie la circulation en général. La mairie devrait engager un débat avec les usagers et tenter plusieurs expériences avant de valider des travaux de séparation des voies. Par ailleurs, la police verbalise rarement les incivilités des voitures et des scooters sur les deux roues non motorisés. » « Il faudrait vraiment un itinéraire sûr pour aller à la gare. » « Le sort des piétons à Sète n’est pas plus enviable que celui des cyclistes… » « La mairie de Sète est en train d’évoluer positivement par-rapport à l’utilisation de vélo en ville mais il y a tant à faire qu’il faut absolument persévérer et que cela ne soit pas qu’un effet d’annonce avant les municipales de 2020…!« « Pour moi, l’usage du vélo devrait être encouragé en parallèle avec le développement des transports en commun à Sète. Ceux-ci sont très incommodes et ne permettent pas d’avoir envie de laisser la voiture. » « Les grands axes sont complètement dépourvus d’aménagements et itinéraires pour les vélos. Même les travaux de réhabilitation des grands axes et création de rond-points ne donnent pas lieu à création d’aménagements et itinéraires pour vélos : nouveau rond-point du pont Sadi-Carnot par exemple. En fait, rien n’est fait pour les déplacements du quotidien à vélo : pas de parking vélos en gare ou aux arrêts de bus, aucune action pédagogique envers les automobilistes afin d’intégrer le vélo dans la cité.« 

Découvrez ICI les commentaires sur la ville de Marseillan.

Quelques exemples : « Arrêtez de mélanger piétons et cyclistes, c’est source de conflit. Arrêtez de donner la priorité aux voitures quand une piste cyclable traverse la chaussée ou au niveau des sorties de parking ou des campings, c’est insupportable. » Nous attendons avec impatience le dernier tronçon de la voie cyclable permettant d’effectuer le tour du bassin de Thau en sécurité ( Marseillan -Mèze) ». ll est très dangereux de sortir de Marseillan ville a vélo pas de piste cyclable vers Agde sans passer par Marseillan plage ou vers Mèze donc déplacement très limité. »Il est dommage qu’il n’y ait pas de pistes cyclables près du collège. Pour les collégiens, ça rassurerait les parents… » Très bonne piste cyclable reliant Marseillan à Sète et très bonne initiative d’avoir mis à disposition en location des vélos électriques. »

Plus de parkings… plus de voitures

La Ville de Sète annonce la création d’un parking souterrain de 300 places sur la place Stalingrad (face au Théâtre Molière). L’objectif est de « développer l’offre de stationnement et ainsi de rendre la ville plus fluide pour les Sétois » et « d’améliorer le quotidien des Sétois« . (Sète.fr n°157 de juillet-août 2018).

Ce choix du « tout parking »  montre que les élus ont une vision de la ville datant du siècle dernier…  et n’ont manifestement  pas compris les enjeux de la mobilité urbaine et de la vie en ville.

Améliorer le quotidien des habitants et rendre les déplacements plus fluides passe avant tout par la réduction de la place des véhicules motorisés et par le développement des modes actifs, marche et vélo.

Comme le souligne avec justesse Thau Info :  » un peu partout, la tendance est à la réduction de la place de la voiture pour favoriser la marche à pied, le vélo ou les transports en commun.  Pour l’architecte danois Jan Gehl, très écouté des urbanistes, le modèle en terme d’aménagement est Venise, la ville avec ses canaux, ses petits ponts, ses places et ses innombrables ruelles où le piéton est roi.  Pour Jan Gehl, la ville doit être conçue pour encourager le vélo et plus encore la marche, le mode de déplacement naturel de l’homme. Copenhague, sa ville natale, fut ainsi la première ville d’Europe à réduire la circulation automobile et le nombre des places de stationnement en centre-ville. En 40 ans, malgré un climat rigoureux, le vélo s’est imposé comme moyen de transport et la superficie allouée aux piétons a été multipliée par 7. Résultat : 84 % des habitants n’utilisent plus la voiture pour se rendre au travail et l’activité économique du centre-ville s’est accrue avec l’augmentation de la fréquentation piétonnière. »Allant à l’encontre de ces évidences, la Ville de Sète se félicite de dépenser massivement dans la rénovation des parkings des  Halles et du Canal et persiste en visant à développer à tout prix l’offre de stationnement en centre-ville.

A quand un plan pour le développement des modes actifs à Sète : plan marche (rénovation et agrandissement des trottoirs, signalétique piétonne…) et aménagements pour les vélos (bandes cyclables, sas vélo, double-sens-cyclables, parkings à vélos collectifs et sécurisés…) ?

Que pensent les cyclistes sétois des déplacements à vélo dans Sète ?

Le baromètre des villes cyclables comportait deux questions ouvertes portant sur les points noirs à vélo et sur la cyclabilité de la ville.

A Sète, ce sont 270 personnes qui ont répondu à ces deux questions.

Leur avis est particulièrement intéressant car il décrit au quotidien la situation faite au vélo dans les rues de la ville de Sète.

Les points noirs : sans surprise c’est le centre-ville qui recueille l’écrasante majorité des avis négatifs considérant qu’y faire du vélo est souvent dangereux. Beaucoup signalent le passage sous le Théâtre de la Mer qui mélange piéton et cyclistes comme inadapté et dangereux. 

D’une manière générale, les grands axes, particulièrement Bd de Verdun et Camille Blanc, mais également l’avenue du Maréchal Juin sont jugés hostiles aux vélos.

Entrer et sortir de Sète à vélo constitue un problème, sont cités la route de Montpellier, la difficulté pour rejoindre Frontignan, l’entrée Est de Sète, mais c’est surtout l’accès à Balaruc qui focalise les reproches.

Les répondants évoquent également l’absence d’aménagement favorable aux vélos : absence de double-sens cyclable, absence de signalétique, modicité des parkings vélo, etc. 

Voir une synthèse des points noirs.

Sur la seconde question ouverte, les répondants estime qu’il reste encore beaucoup à faire pour améliorer le climat vélo dans la ville. Ils observent que Sète est une ville faite pour le vélo, toutefois ils regrettent que la cyclabilité y soit si médiocre.  Ils constatent que le vélo loisir est relativement bien traité, mais le vélo déplacement reste inexistant. Enfin, ils expriment de nombreuses attentes envers les pouvoirs publics et font des propositions pur améliorer la vie des cyclistes sétois. 

Voir les commentaires sur le vélo dans Sète

Des avis et constats qui rejoignent souvent ceux de la Roue libre de Thau et qui devraient donner des arguments à celles et ceux qui souhaitent le développement des modes actifs en ville !