Piste, Bande, Voie… de quoi parle-t-on ?

Le marquage d’une bande cyclable sur l’avenue Victor Hugo à Sète et l’écho qu’en a fait la presse donnent l’occasion d’apporter quelques précisions sémantiques sur les voies cyclables.

Une piste cyclable est une chaussée exclusivement réservée aux cycles, en principe les piétons ne peuvent pas y circuler. Elles sont soit unidirectionnelles (un seul sens de circulation) soit bidirectionnelles (à deux sens de circulation). Exemple sétois : piste cyclable de de la Promenade du Maréchal Leclerc.

La longueur de l’ensemble des pistes cyclables à Sète est d’environ 30 km, loin des 190 km annoncés par le Maire au cours de l’émission de France-Inter.

Une bande cyclable est une voie unidirectionnelle sur une chaussée à plusieurs voies. Elle est matérialisée par un simple marquage au sol sans séparation physique. Exemple sétois tout récent : l’Avenue Victor Hugo.

Une voie verte désigne une route exclusivement réservée à la circulation d’usagers non motorisés, à savoir les piétons et les cyclistes. Ce sont des aménagements en site propre (séparés de la circulation motorisée) souvent réalisés sur une ancienne voie de chemin de fer désaffectée, un chemin de halage, un chemin rural, un chemin forestier, etc. Exemples sétois : voie verte du Lido reliant Sète à Marseillan ou voie verte intercommunale reliant Sète à Balaruc (ancienne voie ferrée)

Une aire piétonne : les cyclistes y sont admis, ils doivent y circuler au pas et sans gêner les piétons. Exemple sétois : les rues piétonnes Gambetta, Alsace-Lorraine…

Une rue dite « en double-sens cyclable » est à double sens de circulation — ou bidirectionnelle —, mais un de ces sens est réservé aux seuls cyclistes. Les rues dont la vitesse maximale autorisée est de 30 km/h ou moins ont toutes vocation à être en double-sens cyclable, sauf décision contraire motivée de l’autorité investie du pouvoir de police. Exemple sétois : une partie des rues de la zone 30 (en réalité seulement la moitié des rues ou quais limités à 30)

Une chaussée à voie centrale banalisée (CVB) est un aménagement particulier d’une chaussée lorsqu’il est impossible, pour des questions de largeur disponible, d’y tracer des bandes cyclables. On crée alors une voie centrale de circulation générale, banalisée car elle accueille la circulation dans les deux sens. Aucun exemple à Sète ni sur l’agglopôle.

Un couloir mixte bus / vélo est une voie réservée aux bus ouverte aux vélos. Aucun exemple à Sète ni sur l’agglopôle.

Pour aller plus loin sur les aménagements cyclables avec le CEREMA.

190 km de pistes cyclables à Sète…le scoop de 2022 !

Au cours de l’émission de France Inter, la Tête au Carré à écouter ICI, le Maire de Sète a affirmé que la Ville avait créé 190 km de pistes cyclables… pour tenter de se justifier face au contre-sens écologique  du  projet de parking sous la place Aristide Briand.

Où peuvent bien se nicher ces 190 km de pistes cyclables, alors que la plus longue piste sètoise “la voie verte du Lido” depuis la corniche de Neuburg à Marseillan Plage ne représente que 14 km ?

Même en comptant l’ensemble des pistes de l’agglomération, on ne voit pas comment M. Commeinhes arrive à ce chiffre. Le tour complet de l’étang de Thau représente moins de 60 km et il n’est pas entièrement traité en piste cyclable (notamment entre Mèze et Marseillan).

De surcroît, l’essentiel de ces pistes cyclables de l’agglomération ont été financées par le Département de l’Hérault et non pas les communes.  A titre d’exemple, la piste cyclable du Lido à Sète  a été financée par l’Europe (35 %),  la Région (15 %) le Département (15 %), l’agglomération (22 %) et l’Etat (13 %), la ville de Sète qui n’a guère contribué à son financement ne peut la revendiquer.

Des vessies pour des lanternes” dit le bon sens populaire, des parkings pour des pistes cyclables… répond en écho le Maire de Sète. L’actuelle équipe municipale affirme vouloir “développer les modes doux”, c’est sans doute pour cela qu’elle  dépense sans compter dans la rénovation des parkings  du canal et des Halles, dans la création du parking souterrain de la place Stalingrad… (tristement vide et prenant l’eau dans son second niveau toujours fermé) et envisage de construire un parking place Aristide Briand et ensuite à la Consigne… 

Une ville apaisée, c’est avant tout une ville sans voiture et donc sans incitation à les faire entrer en ville comme le sont les parkings projetés.