En décembre 2017, la Roue libre de Thau a adressé un courrier à la Ville de Sète demandant l’application de la Loi LAURE qui prévoit des aménagements cyclables lors des travaux de rénovation de voirie.
En février 2018, nous avons formuléun recours gracieux à la Ville de Sète pour demander l’application du code de la route qui prévoit le double-sens cyclable dans les rues et les zones limitées à 30 km/h.
Nous venons de recevoir la réponse de la Ville à ces deux courriers : circulez, il n’y a rien à voir ! tel pourrait être le sens de cette réponse que vous pouvez lire ICI
Nous y apprenons que la mortalité à vélo aurait augmenté de 22 % en 7 ans ! et qu’il conviendrait d’attendre la finalisation du Plan de déplacement urbain… alors même que les ateliers du même PDU ont mis en évidence la nécessité d’améliorer la cyclabilité du territoire notamment par la mise en place des récentes évolutions du code de la route favorables aux cyclistes (double-sens cyclable, cédez le passage cycliste au feu, sas cyclistes, possibilité de s’écarter des voitures en stationnement pour les cyclistes, autorisation de chevauchement des lignes blanches par les automobilistes pour doubler un cycliste…)
Alors que les beaux jours reviennent et que les vélos sortent des garages… constatons que la vie des cyclistes urbains reste difficile particulièrement dans le centre-ville de Sète !
Sur les 14 communes du bassin de Thau (Sète Agglopôle Méditerranée), quatre ont eu un taux de réponse suffisant pour figurer au baromètre des villes cyclables :
Sète et Frontignan dans la catégorie des villes de 20 000 à 50 000 habitants
Mèze et Marseillan dans celles des moins de 20 000 habitants.
553 personnes ont répondu au questionnaire du baromètre : 270 à Sète, 127 à Frontignan, 83 à Marseillan et 73 à Mèze.
Les répondants sont majoritairement des cyclistes du quotidien utilisant leur vélo tous les jours ou de 1 à 3 fois par semaine pour des motifs de balades ou de sport, mais également utilitaires (travail, accompagnement, achats, visites, …)
Les répondants sont plus jeunes à Frontignan qu’à Sète, Mèze ou Marseillan, villes où les plus de 55 ans sont majoritaires.
Leur avis est représentatif des habitants du bassin de Thau qui utilisent leur bicyclette comme moyen de déplacement au quotidien. Sans surprise, leur ressenti rejoint les constats faits par la Roue libre de Thau, il exprime une « expertise d’usage » précieuse dont les décideurs peuvent se saisir pour améliorer les modes actifs.
Les principaux points forts ressentis par les cyclistes :
la facilité à trouver un magasin de réparation (Frontignan)
l’entretien des pistes cyclables (Frontignan et Mèze)
se déplacer à vélo en ville est agréable (Marseillan)
le confort des itinéraires cyclables (Mèze)
la rareté des conflits entre cyclistes et piétons (Mèze, Marseillan)
la possibilité de circuler en sécurité dans les rues résidentielles (Mèze, Marseillan)
les efforts de la ville en faveur du vélo (Marseillan)
A noter qu’aucun point fort (calculé par l’écart positif à la moyenne des villes de même taille) ne ressort pour la ville de Sète.
Les principaux points faibles ressentis par les cyclistes :
L’absence de sécurité de la circulation à vélo
le danger de la circulation à vélo pour les enfants et les personnes âgées (Sète, Frontignan)
l’absence de sécurité sur les grands axes (Sète, Frontignan)
la difficulté à traverser les carrefours et les ronds points (Frontignan, Sète)
le volume et la vitesse du trafic motorisé (Frontignan)
le sentiment général d’absence de sécurité à vélo (Frontignan)
L’absence de continuité des aménagements
l’absence de double-sens cyclables dans les rues à sens unique (Sète, Mèze et Marseillan à l’exception de Frontignan qui a mis en place des double-sens cyclables)
l’absence de continuité des itinéraires cyclables (Sète)
l’absence de solution alternative sûre pour les vélos en cas de travaux (Sète)
Les difficultés rencontrées par les cyclistes
difficulté de stationnement en gare (Frontignan, Mèze, Marseillan)
la fréquence des vols de vélos (Mèze)
l’absence de possibilité de location de vélo (Frontignan)
l’absence de magasin ou atelier de réparation (Marseillan)
Les questions sur le rôle de la ville en faveur du vélo est surtout pointées pour la Ville de Sète où les répondants notent :
l’absence d’écoute de la mairie vis-à-vis des besoins des usagers du vélo (Sète)
la faiblesse de la communication en faveur des déplacements à vélo (Sète)
Les attentes des cyclistes :
Sans surprise, les usagers du vélo demandent avant tout :
un réseau cyclable complet et sans coupure (88 % pour Sète et Frontignan ; 81 % pour Marseillan et Mèze)
Des itinéraires directs et rapides (plus de 50 %)
des stationnements sécurisés et adaptés pour les vélos (30 à 40 %)
la demande de limitation du trafic motorisé en ville est surtout forte (34 %) à Sète tout comme la demande de modérer la vitesse des véhicules motorisés en ville (25 %)
la demande d’entretien des pistes cyclables est surtout forte à Mèze (36 % contre 27 % dans les autres villes)
faciliter le transport des vélos dans les transports en commun (15 % à Frontignan, 14 % Marseillan, 11 % Sète et 4 % Mèze qui n’a pas de gare)
plus de communication autour du vélo (33 % Mèze, 22 % Sète, 18 % Frontignan et 14 % Marseillan)
plus de vélo en libre service recueille 10 % des demandes
La comparaison de la Ville de Sète avec une ville de taille et de caractéristiques comparables comme l’est la ville d’Albi est instructive : voir la comparaison Albi – Sète
Un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont répondu au baromètre ; leur expression confirme que la situation est contrastée entre les communes de l’agglomération en raison de leur différence de taille mais également des politiques en faveur des modes actifs mises en oeuvre par les équipes municipales.
Le prochain baromètre aura lieu en 2019 (en septembre – octobre) et permettra de vérifier si des avancées ont été réalisées.
Une station de gonflage des vélos est installée à Balaruc à la hauteur du centre commercial. Une initiative utile et pratique pour les cyclistes qui veulent rouler bien gonflés ! (cliquez sur la photo pour l’agrandir)
Lors des ateliers de concertation pour la définition du Plan de déplacement urbain (PDU) de l’agglomération (les 13 et 14 mars) l’annonce de la réalisation d’une voie verte sur la RD 2 (qui relie Sète à Balaruc) sur l’emplacement de l’ancienne voie ferrée à été confirmée : début des travaux prévu en 2019. De même, la mise en place d’un Transport en Commun en Site Propre (TCSP) partiel est prévue sur cette même voie qui a vocation à devenir un “boulevard urbain”…
Les responsable de la voirie ont la possibilité d’autoriser les cyclistes arrivant à un feu rouge à franchir celui-ci après avoir cédé le passage aux piétons et aux véhicules ayant le vert. Depuis 2015, il n’y a plus de limite à la nature ou au nombre de mouvements autorisés, alors qu’ils étaient auparavant limités au tout droit en carrefour en T et au tourne-à-droite.
Beaucoup de gens non habitués au vélo pensent que le double-sens cyclable est dangereux. Mais dangereux pour qui ?
Les retours d’expériences depuis la mise en place des double-sens cyclables prouvent qu’ils permettent plus de sécurité : cycliste et automobiliste peuvent se regarder en face et la vitesse moyenne des véhicules motorisés baisse.
Les automobilistes visualisent un panneau qui indique clairement que des vélos roulent dans les deux sens, donc dans le sens de la voiture et aussi en sens inverse.
L’automobiliste réduit spontanément la vitesse quand il y a un cycliste en face.
Le double-sens cyclable crée une zone tampon entre la rue et le trottoir ce qui profite aux piétons.
Si l’automobiliste pense que c’est dangereux, le cycliste a une toute autre opinion là-dessus, car le danger (la voiture) vient d’en face, il est donc bien visible. Le vrai danger pour le cycliste est la voiture qui vient de derrière. Ce n’est donc pas le “contresens” qui est réellement dangereux, mais le “bon sens”… l’accidentologie le prouve.
Sans toutefois mettre en place des double-sens cyclables alors qu’ils sont prévus par la loi.
L’arrêté municipal instaurant la zone 30 est donc contraire à la loi dans la mesure où il “suspend les mesures prises habituellement permettant aux cyclistes d’emprunter toutes les chaussées à double sens“.
Une telle mesure générale n’est pas conforme, la Ville étant tenue de motiver rue par rue ce qui justifie la dérogation qu’elle entend appliquer au principe du double-sens cyclable.
La Roue libre de Thau souhaite vivement que le dialogue puisse enfin s’ouvrir avec la ville de Sète pour construire ensemble et positivement une ville ouverte aux vélos et aux piétons.
En ce mois de décembre, les chaussées de la ville de Sète fleurissent de marquages 30 km/h ou Zone 30. Un belle occasion de rappeler que le double sens cyclable est depuis janvier 2016 la règle dans les rues à sens unique limitées à 30 km/h (qu’elles soient en zone 30 ou non).
A lire l’article sur ce sujet de la revue de la FUB (Vélocité n°143 de novembre-décembre 2017). Cliquez sur l’article pour l’agrandir.
La Ville de Sète a décidé de consacrer plus de 10 millions d’euros du budget de la ville aux travaux et aménagements sur la période 2017 – 2018. Le programme de rénovation des voiries qui concerne une quinzaine de rues (dont la rue Gabriel Péri qui vient d’être achevée) représente un montant de 2,5 millions d’euros.
Depuis 1998, la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie (dite loi LAURE) stipule qu’à l’occasion de toute rénovation de voirie des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements spécifiques doivent être réalisés.
La Roue libre de Thau s’adresse au Maire de Sète afin que cette loi désormais intégrée dans le code de l’environnement soit appliquée pour les travaux de rénovation en cours.
La mobilisation pour la Convergence à Vic à vélo le 1er octobre dernier n’est pas restée sans lendemain ! Dès le 2 octobre en effet, le Département de l’Hérault publiait un communiqué de presse pour annoncer le traitement des discontinuités cyclables entre Vic-la-Gardiole et Villeneuve-lès-Maguelone.
Une rencontre en mairie de Frontignan
La Roue Libre de Thau a ensuite été contactée par le cabinet de Pierre Bouldoire, maire de Frontignan et premier vice-président du Conseil départemental de l’Hérault. Une rencontre des représentants de notre association et de Vélocité Montpellier s’est tenue le 19 octobre en mairie de Frontignan avec :
Pierre Bouldoire
Yves Jaumin, directeur de cabinet
Éric Meulin, responsable des aménagements cyclables au Conseil départemental
Frédéric Jauch, responsable de l’Agence technique départementale
Sylvain Menras, chargé d’opération (EuroVélo 8)
Sécurisation de la traversée de la RD114
Le franchissement de la route départementale 114 entre Vic-la-Gardiole et Mireval constitue le principal point noir, aussi bien pour la continuité des itinéraires cyclables longue distance que pour l’accessibilité de l’arrêt SNCF depuis Vic.
Deux solutions définitives sont depuis longtemps à l’étude pour sécuriser le carrefour 114/116. Elles devraient être finalisées d’ici la fin de l’année 2018 avec la SNCF, en fonction du choix d’un passage sous ou sur le pont.
En attendant, un aménagement provisoire est en cours de réalisation : signalisation horizontale et verticale, bandes rugueuses, limitation de la vitesse à 70 km/h. Ces aménagements sont destinés à informer les automobilistes “qu’ils entrent sur un site partagé avec les cyclistes.”
Ces photos sont extraites de l’article de Thau Info que René Rispoli conclut par ce paragraphe : “Il faut espérer que ces aménagements provisoires, en attendant le franchissement de la route et de la voie ferrée en voie propre pour les vélos, apporteront une amélioration quant à la tranquillité et la sécurité des cyclistes, et des piétons.“
Le code de la route a évolué en faveur des piétons et des cyclistes
Depuis quelques années, le code de la route a connu de nombreuses évolutions, notamment pour améliorer la sécurité en ville et mieux protéger les plus fragiles : les piétons et les cyclistes. Pour de nombreuses personnes, ces règles n’existaient pas, ou ont évolué depuis qu’elles ont passé leur examen du code de la route.
C’est ce que nous rappelle le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), en produisant une série de 9 brèves pédagogiques pour porter à la connaissance du grand public les évolutions majeures. Nous vous présentons ici la zone de rencontre et deux exemples à Frontignan et Sète.
La zone de rencontre
La zone de rencontre est un espace de circulation ouvert, partagé par tous les usagers. Les piétons y sont prioritaires et peuvent circuler librement partout, y compris sur la chaussée. La vitesse des véhicules est limitée à 20 km/h.
Pour les cyclistes, les rues sont en principe à double sens, mais cela doit être confirmé par la signalisation adaptée.
Bien qu’entrée dans le code de la route en 2008, la zone de rencontre est encore mal connue et des panneaux explicatifs détaillés sont parfois présents. Ils permettent de rappeler ces principes fondamentaux : la priorité des piétons, la possibilité de circuler dans les deux sens pour les cyclistes et la nécessité pour les automobilistes de laisser la priorité à ces deux catégories d’usagers.
Centre ancien de Frontignan
Afin de maintenir une desserte automobile tout en privilégiant la déambulation des piétons, touristes ou locaux, tout le centre ancien de la ville de Frontignan est aménagé en zone de rencontre.
Chacun des accès à la zone de rencontre est signalé par le panneau B52 et le marquage au sol correspondant. Ils représentent trois pictogrammes : un piéton, un cycliste et un véhicule représentant la cohabitation des différents modes de déplacement, ainsi qu’un panneau de limitation de la vitesse à 20 km/h.
Devant les Halles de Sète
Les Halles de Sète sont un lieu où la concentration de commerces génère une forte présence piétonne. Un panneau de zone de rencontre est installé rue Gambetta, avant la rue Frédéric Mistral.
La ville de Strasbourg vient d’inaugurer en grande pompe ce qui a été décrit comme la première vélorue de France. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
La rue de la Division Leclerc est une rue étroite et à sens unique. Des bandes cyclables existent, mais elles ont été tracées sur les trottoirs et sont donc source de conflit avec les piétons.
Il a donc été décidé de remettre les cyclistes au centre de la chaussée, de les rendre prioritaires et d’interdire leur dépassement par les véhicules motorisés. Les automobilistes devront donc ralentir sur ce segment d’environ 300 mètres de long, ce qui contribue à la sécurité de tous.
Quelle différence avec une rue étroite ?
En théorie, rien ne justifie le statut de vélorue. Dans une rue étroite en effet, si la largeur n’est pas suffisante pour doubler un cycliste en respectant la distance latérale de sécurité de 1 mètre, l’automobiliste doit s’abstenir de le dépasser.
Mais en pratique les cyclistes constatent tous les jours que nombre d’automobilistes ignorent ou contreviennent délibérément au respect de cette distance de sécurité et tentent des dépassements dangereux. D’autres usent de leur klaxon ou de leur pédale d’accélérateur pour effrayer les cyclistes et les inciter à serrer à droite au risque de heurter un trottoir ou de ne pouvoir éviter une portière qui s’ouvre…
Les avantage de la vélorue
La vélorue, dont le concept existe dans des pays comme les Pays-Bas et le Danemark où la pratique du vélo est courante, a le mérite de rendre visible la priorité des cyclistes et de permettre un changement de comportement des automobilistes.
Sur la chaussée, des logos de cycliste accompagnés de chevrons blancs sont peints au milieu pour inviter les usagers de la bicyclette à prendre leur place.
Un panneau spécifique invite les automobilistes à rester derrière les cyclistes, à réduire leur vitesse et à attendre la fin du segment concerné pour pouvoir dépasser.
Dans les premiers jours, des panneaux explicatifs temporaires peuvent également être mis en place, et des distributions de tracts peuvent être envisagées.
Des vélorues à Sète ?
Une des spécificités de Sète est l’étroitesse de nombreuses rues du centre-ville, rues dans lesquelles les cyclistes éprouvent un sentiment d’inconfort voire d’insécurité. C’est le cas par exemple de la rue Mario Roustan et de la promenade J.B. Marty, ou encore des quais Adolphe Merle et Docteur Scheydtpourtant récemment réaménagés.
Dans ces rues du centre-ville où la vitesse devrait partout être limitée à 30 km/h, la création de vélorues pourrait être une solution efficace. Rapide et peu coûteuse, la mise en place se limite en effet à la peinture d’une signalisation horizontale adaptée et à la pose des panneaux.
En laissant les cyclistes sur la chaussée, la vélorue laisse les trottoirs déjà étroits et encombrés aux piétons. Le changement principal nécessaire est celui du comportement des automobilistes qui doivent apprendre à partager la rue avec les usagers plus fragiles et plus lents que sont les cyclistes.
Mais ralentir à 15-20 km/h au lieu des 30 réglementaires (ou qui devraient l’être) sur une distance de quelques centaines de mètres au maximum n’entraîne finalement un allongement des trajets que de quelques secondes.
Et la diminution de la vitesse générale a un effet positif sur la sécurité de tous : piétons, cyclistes, mais aussi automobilistes et conducteurs de deux-roues motorisés.
Enfin, cet apaisement de la circulation est la première étape d’un cycle vertueux : rassurés, les usagers ont plus nombreux à prendre leur vélo et à laisser leur voiture au garage, la circulation motorisée diminue, le bruit, la pollution et les risques aussi…
Association pour le développement du vélo autour du bassin de Thau