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Assemblée générale de la Roue libre de Thau : samedi 12 janvier 2019

L’assemblée générale de la Roue libre de Thau se tiendra le samedi 12 janvier 2019 au local du 51 rue Pierre Sémard à Sète.

Découvrez ICI la Gazette n° 4 qui présente nos activités en 2018.

Au programme !

Repas partagé à partir de 12 h 30 : apportez un plat salé ou un plat sucré et une boisson.

Assemblée générale de 14 h à 17 h : rapport d’activité et  rapport financier suivis d’ateliers sur nos orientation et actions en 2019.

Galette de la petite reine à partir de 17 h.

 

 

La Roue libre de Thau accueille la journée de formation juridique de la FUB

La Roue libre de Thau a accueilli la journée de formation juridique de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB).

Les deux thèmes de la journée ont été la Loi LAURE (loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie) et les double-sens cyclables (DSC) sur les voies à 30 km/h.

Trente personnes, dont huit de la Roue libre de Thau, ont participé à cette journée. Des participants issus d’associations de la région Occitanie (Sète, Perpignan, Narbonne, Béziers, Montpellier), mais aussi de Provence Alpes Côte d’Azur (Arles, Marseille, St-Rémy de Provence, Mouans-Sartoux, Mandelieu, Mougins), ou d’ Auvergne Rhône Alpes (Montélimar, Mâcon, Bourg-en-Bresse), d’Olivet (région Centre) et Charleville-Mézières et même de Belgique. Une réelle  diversité de représentants d’associations « historiques », nouvellement créées, voire en devenir.

Les objectifs recherchés par  la cellule juridique de la FUB à l’initiative de cette formation  sont d’encourager les recours gagnants permettant une évolution des textes  grâce à la jurisprudence produite, et surtout que la loi soit enfin respectée par les collectivités et les services en charge de la voirie.

Le tour de table des participant.e.s a permis de constater que dans beaucoup d’endroits, on est encore loin d’une application effective des lois permettant aux vélos d’être pleinement légitimes dans l’espace public. Si les représentants des associations de cyclistes ont besoin de se former juridiquement, on constate que ce besoin est également important chez de nombreux techniciens et  élus de collectivités qui méconnaissent encore totalement les textes qui pourtant, comme la LAURE ont plus de 20 ans d’existence !

La journée, très  riche en échanges et en débats,  s’est articulée autour d’ateliers pratiques de mise en situation,  d’une visite de terrain à vélo et du  retours d’expériences de trois associations. Celles  de Vélo-en- Têt de Perpignan sur les doubles sens cyclables, du  Collectif Vélos en Ville de  Marseille sur la loi LAURE.

Les participants ont fortement apprécié la qualité, la pertinence et l’intérêt des interventions et des exemples, la richesse des apports théoriques et du partage d’expériences, l’atelier de mise en situation. Ce type de rencontre régionale élargie est très demandée et beaucoup de participants ont proposé d’aborder  d’autres thématiques comme les PLU (plan local d’urbanisme) et les PDU (plan de déplacement urbain, par exemple sur la question du  stationnement vélo), comment éviter de mauvais aménagements (par exemple, les pistes cyclables sur trottoirs), comment communiquer et faire respecter les nouvelles réglementations (exemple : les sas vélos), comment faire respecter les distances de sécurité et dépassements dangereux, etc.

Grand merci aux adhérent.e.s de la Roue libre de Thau qui ont participé à l’accueil de cette journée, en prêtant un vélo, un vidéo-projecteur, en hébergeant des participants, en aidant à la mise en place de la salle, etc. Par leur engagement, ils ont grandement contribué à la réussite de cette belle journée.

Essence trop chère : change de pompe

La Fédération des Usagers de la Bicyclette a pris position à travers la voix de son président Olivier Schneider sur France Info ce matin :

Le Premier ministre l’a admis dans un tweet :

« L’État a placé les Français dans une situation de dépendance à une énergie à la fois chère, étrangère et polluante. »

On est d’accord sur ces trois points : la France a une addiction à la voiture et aux énergies fossiles, cette addiction pollue, elle participe au déficit commercial et au déficit en activité physique.

L’idée de la FUB n’est absolument pas de faire culpabiliser les citoyens qui subissent en réalité les conséquences de 70 années de choix calamiteux d’aménagement du territoire.

Le résultat, c’est qu’en  terme de vélo, au niveau européen, la France pointe au 25e rang sur 27.

Personne ne dit que tout le monde a vocation à faire chaque déplacement à vélo. Néanmoins les chiffres sont formels, 75 % des déplacements quotidiens font moins de 8 kilomètres, c’est à peine 25 minutes à vélo. Mais il y a un grave problème d’infrastructures, en clair, on risque le vol du vélo ou l’accident de la route.

Vous me direz “admettons en ville, mais à la campagne on fait comment ». On le sait peu, mais même dans le milieu rural 10 % des gens n’ont pas de voiture.

Alors pourquoi ne pas faire comme en Allemagne et ne pas faire des espaces piétons-cyclistes le long des nationales ? On pourrait financer cela avec une partie de la manne de la taxe carbone.

Plus généralement si la hausse actuelle des prix des carburants fait effectivement mal au portefeuille de nombreux citoyens qui se considèrent – souvent et à juste titre – comme peu fortunés, leur mécontentement ne doit pas occulter des problèmes plus graves :  les 12 millions de personnes qui peinent quotidiennement à se déplacer, même au prix habituel du gazole, et notamment tous les demandeurs d’emploi contraints de refuser un travail faute de moyen de transport pour y accéder.

Nous demandons que la taxe carbone, qui est une bonne mesure, servent intégralement à développer les alternatives :

  • le covoiturage, y compris accessible aux personnes exclues du numérique, grâce à des services téléphoniques par exemple
  • les pistes cyclables, qui pourraient notamment mener aux arrêts de transport en commun
  • car en zone moyennement ou peu denses, il est difficile de mettre en place du transport en commun, mais si d’aventure les 2-3 premiers kilomètres sont effectués à vélo, ça fait du bien pour la santé des gens et en plus cela permet de mieux remplir les cars, qui aujourd’hui sont bien souvent vides.
  • il faut aussi au minimum 200 000 places de stationnement vélo sécurisé dans les 3000 gares de France

Certains diront que c’est une solution réservée aux jeunes. La FUB assistait jeudi à un colloque qui présentait l’étude wimoov sur la mobilité des séniors. Ce qui est frappant c’est que plus on fait du vélo, plus on reste en bonne santé, et du coup, plus longtemps on peut continuer à conduire sa voiture en toute sécurité.

Il n’y a donc pas d’un côté des automobilistes en colère et de l’autre des cyclistes qui se moquent d’eux en contre-manifestant le 17 novembre.

Le gouvernement a annoncé un plan national vélo mi-septembre, ce n’est pas pour faire plaisir aux cyclistes. C’est bien pour que plus de gens puissent passer à la “solution vélo »On attend évidemment que les collectivités se saisissent de ce plan. La semaine prochaine, pour le congrès des maires, nous avons préparé un guide « plan vélo mode d’emploi » pour les aider à identifier les bons leviers et trouver des financements.

Olivier Schneider, président de la FUB

Un Coeur de ville au goût de parkings…

La ville de Sète a été éligible au programme « Action Coeur de Ville » destiné à redynamiser les coeurs des villes moyennes. L’Etat a prévu d’y consacrer 5 millards d’euros sur 5 ans pour les 222 communes retenues, dont quatre dans l’Hérault (Agde, Béziers, Lunel et Sète).

La Ville de Sète a choisi de mettre l’accent sur 5 axes : le logement, le commerce, la mobilité, l’aménagement de l’espace public, la requalification des équipements publics de culture et de loisirs.

En matière de mobilité, le programme qualifié « d’ambitieux » est basé sur le « concept de ville marchable »… Effectivement, il faut beaucoup d’ambition pour rendre Sète accessible et favorable aux piétons…
Quant à la ville cyclable… il faudra une nouvelle ambition… 

Certes, quelques projets sont favorables au vélo comme le réaménagement de la corniche de Neuburg avec la création d’une piste cyclable ou un projet de voie verte au nord de la ville (longeant la voie de chemin de fer) qui sera mis à l’étude.  

En revanche, la Ville annonce la création de trois nouveaux parkings en centre-ville ! Place Stalingrad, Place Aristide Briand et sous la promenade JB. Marty… soit 800 places de parking en plus en centre ville…qui viennent s’ajouter aux 2 500 places de stationnement déjà existantes. Sans compter l’extension du parking des halles en lieu et place de l’actuelle salle Brassens. 

De quoi amener un flot de voitures supplémentaires en coeur de ville, alors que l’agglomération Sète Agglopôle Méditerranée affirme que seuls les parkings en périphérie (couplés avec des transports en commun, bus et navettes fluviales) permettent de désengorger les coeurs de ville de la circulation automobile. 

La création de ces trois parkings de centre ville est en totale contradiction avec les orientations du Plan de Déplacement Urbain en cours d’élaboration à l’échelle de l’agglomération qui fait de la diminution du trafic automobile un de ses principaux axes.  Cherchez l’erreur…

Grand succès de la manif vélo à Montpellier samedi 10 novembre

Samedi 10 novembre 2018 : l’an 01 de la transition cyclable à Montpellier.

Plus de 1 300 cyclistes ont répondu ce samedi à l’appel de Vélocité Grand Montpellier et du mouvement citoyen #JeSuisUndesDeux pour réclamer une politique ambitieuse pour le vélo dans la Métropole de Montpellier. Du jamais vu dans la ville.

Des adultes, des enfants, des vélos de ville, des vélos cargo, des vélos couchés, des rollers, des trottinettes et aussi des piétons se sont rendus à Montpellier Méditerranée Métropole puis sur le parvis de la Mairie. Tous veulent pouvoir circuler en sécurité, y compris avec leurs enfants.

La preuve est donc faite : nous sommes plus que deux ! Les cyclistes ne doivent plus être traités avec condescendance, leur voix doit être entendue : ils sont des acteurs essentiels de la mobilité urbaine du futur. Oui le retour du vélo est constaté dans la Métropole de Montpellier Méditerranée, 11ème métropole de France, et le mouvement ne s’arrêtera pas !

Alors que Montpellier est sur le podium des villes les plus embouteillées de France, alors que les lignes de tramway sont parfois saturées, une politique ambitieuse et concertée peut faire de Montpellier la capitale du vélo !

Il y a urgence climatique, sanitaire, économique, environnementale et sociale !

Vélocité Grand Montpellier est prêt pour contribuer à la mise en place d’un système vélo digne de la ville du futur.

Communiqué de presse de Vélocité Grand Montpellier #JeSuisUnDesDeux

montpellier@fubicy.org

Plan Vélo, espoirs et attentes…

Le gouvernement vient d’annoncer le 14 septembre dernier son Plan Vélo (lire ICI). Le premier ministre Edouard Philippe, le nouveau ministre de la transition écologique, François de Rugy et la ministre des transports Elisabeth Borne ont présenté ce plan tant attendu par les associations de cyclistes et les ONG environnementales.

Des ministres  manifestement  à l’aise sur les vélos….

Que retenir de ce plan ? Les moyens financiers d’abord : 350 millions d’euros sur… 7 ans, alors que la FUB (voir ICI le décryptage du plan) et les associations demandaient 200 millions d’euros par an.  Avec seulement 3 % de part modale pour le vélo,  la France se situe au 25ème rang des pays européens… très loin derrière le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique. Aussi, le plan vélo annoncé risque d’être bien insuffisant pour rattraper ce retard.

Le point positif est que pour la première fois, l’Etat considère enfin le vélo en tant que moyen de transport, et plus seulement comme un loisir ou un sport du dimanche. Les cyclistes du quotidien, ceux qui utilisent le vélo comme moyen de déplacement sont ainsi reconnus. Il est vrai également, qu’avec l’évidence des dégâts liés au  changement climatique, l’Etat est bien obligé de reconnaitre les mobilités actives (marche et vélo) comme alternatives crédibles au “tout automobile” d’autant plus que  les trois quarts de nos déplacements urbains font moins de 5 kilomètres.

La plan vélo développe quatre orientations : la sécurisation des déplacements à vélo ; la lutte contre le vol ; la mise en place d’un cadre incitatif, notamment fiscal ; et la promotion d’une véritable culture du vélo.

Parmi les 25 mesures dévoilées, la sécurité et la lutte contre le vol sont des priorités. Les  sas réservés aux cyclistes situés en amont des feux de circulation seront obligatoires, de même que les double-sens pour toutes les voies dont la vitesse est limitée à 50 km/h.

Autre axe majeur, la lutte contre le vol qui est l’un des principaux freins à la pratique. Chaque année, plus de 350 000 bicyclettes sont dérobées d’après les chiffres du Ministère de l’Intérieur. L’Etat prévoit de généraliser le marquage des cadres et va demander à la SNCF de construire des parkings sécurisés dans les gares.

La mesure qui est la plus décevante concerne le « forfait mobilité durable » qui remplace l’indemnité kilométrique vélo (IKV). D’un montant pouvant s’élever jusqu’à 400 euros, ce dédommagement ne sera pas obligatoire pour les employeurs privés. Le vélotafeur (qui se rend à vélo au travail)  devra compter sur la générosité de son patron et justifier avec une facture d’entretien.  Cependant, les fonctionnaires pourront, à partir de 2020, percevoir une somme de 200 euros, sur le modèle de l’indemnité transports en commun.

Lire ICI l’interview d’Olivier Schneider à Libération à propos du Plan vélo.

Comme l’indique Oliver Razemon dans un article de son blog, l’Etat continue dans le même temps de dépenser des milliards d’euros pour financer des projets d’autoroutes (la construction d’un km de piste cyclable coute en moyenne 20 fois moins cher qu’un km d’autoroute, pour un entretien très limité).  Anecdote significative, vendredi dernier, après avoir annoncé le plan vélo, Edouard Philippe, François de Rugy, et Elisabeth Borne, sont repartis en voiture pour parcourir… les 800 mètres qui les séparaient de leur visite suivante. Rappelons qu’une voiture pèse en moyenne plus d’une tonne contre une dizaine de kilos pour un vélo, qui prend lui même six fois moins de place qu’une auto. Le chemin est encore long.

Vélocité Grand Montpellier à 20 ans ! conférence de Frédéric Héran le vendredi 21 septembre

 A l’occasion de ses 20 ans, l’association Vélocité Grand Montpellier, organise une  Conférence-débat sur le thème : 

“Le retour du vélo à Montpellier”

Vendredi 21 septembre 2018 à 19 h Espace Jacques 1er d’Aragon
117 avenue des États généraux
Quartier Richter – Montpellier

Les indices d’un essor de la pratique du vélo se multiplient à Montpellier, au moins dans le centre.  Venez en débattre avec tous ceux qui observent chaque jour ce phénomène et en particulier :

–  Luc Nourigat, président de Vélocité Grand Montpellier, l’association de cyclistes urbains
Chiara Schaller, coordinatrice au Vieux Biclou, l’atelier d’auto-réparation des vélos
Jérôme Cassagnes, chargé d’études – mobilités actives au CEREMA Méditerranée

Et la présence exceptionnelle de Frédéric Héran, économiste des transports et urbaniste,
auteur du livre à succès « Le Retour de la bicyclette. Une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050 » (Éditions La Découverte, Poche, 2015
qui animera la conférence et mettra en perspective historique ce que nous vivons à Montpellier.

Ne manquez pas cet événement ! Réservez votre soirée ! Parlez en à vos amis et connaissances ! Faites circuler !

Un pot clôturera la soirée.

 

 

Le Midi libre relaie le baromètre des villes cyclables

Midi-Libre du 3 août 2018

La belle cote du deux-roues : une réalité trompeuse ? 

Vélo Malgré les labels décernés, les cyclistes s’estiment laissés sur le bord de la route

Alors que l’Office de tourisme (OT) de Sète vient de recevoir un label honorifique Accueil Vélo, le diagnostic 2018 du Baromètre des villes cyclables locales, réalisé par le site Parlons Vélo, fait, quant à lui, part d’une situation relativement critique pour le deux-roues en Île singulière. Un paradoxe qui mérite réflexion.

Un potentiel certain… 

Le secteur du vélo, en plein essor actuellement, fait le bonheur des touristes en recherche de sport et d’évasion. Face à ce constat, l’OT s’est rapidement adapté à la situation. Et le travail paie puisque son nouveau label, remis par la Région, atteste de la qualité de son accueil et des services relayés auprès des cyclistes. « Les touristes cyclistes sont de plus en plus nombreux, on se fait le relais des informations. C’est une vraie expertise, pour les conseillers. Il faut les diriger vers les services les plus adaptés à leur demande », explique Marie De La Forest, adjointe au maire déléguée du tourisme. Ainsi, pour pédaler tout en contemplant la beauté du paysage sétois et méditerranéen, plusieurs parcours s’offrent aux sportifs. En ville, le déplacement à vélo se fait en longeant les côtes, en périphérie du centre, par le Nord le long de l’étang de Thau ou par le Sud le long de la Corniche. Avec, dans les deux cas, une vue imprenable sur le littoral sétois. En bordure de plage, la fameuse Voie verte du lido permet de joindre Marseillan-plage depuis le Port des Quilles sur douze kilomètres de piste. Pour ce qui est de la location de vélos, ce n’est pas non plus un problème, car la ville regorge de prestataires expérimentés, comme Bike Med, qui a également reçu un label Accueil Vélo en 2018.

… mais mal exploité 

Cependant, malgré cet atout cyclable, les statistiques nationales démontrent, en réalité, une situation jugée défavorable pour les vélos dans l’ensemble de la région Occitanie… Et, malheureusement, celle que l’on surnomme la Venise Languedocienne porte tout autant le bonnet d’âne !

L’étude, menée sur la base de 270 témoignages de particuliers volontaires en avril dernier, recense un sentiment global de frustration de la part des Sétois, qui concèdent un “potentiel vélo” certain mais dénoncent un manque de prise en charge par les politiques publiques de la ville. Les questions, ouvertes, ont laissé libre court aux remarques et observations des locaux. Principalement, les participants déplorent un cœur de ville quasiment inaccessible en deux-roues, des axes routiers hostiles (avenue Maréchal-Juin par exemple) et une absence éminente d’aménagement (voies en double sens, aucune signalétique, modicité du nombre de places de parking…). Parmi les nombreuses remarques figurant dans le rapport, un témoin s’indigne : « Le passage sous le théâtre de la mer est une aberration !» Un autre fait référence à la dangerosité du lieu:« Il n’y a pas assez de places pour les piétons et les vélos et il y a un virage sans aucune visibilité ! Je choisis de rouler sur la route à ce niveau-là, afin d’éviter de croiser ou de doubler au même endroit des piétons et d’autres vélos. »

Malgré tout, quelques commentaires font référence aux timides efforts récemment menés pour améliorer les conditions de circulation des cyclistes et encouragent la ville à poursuivre dans cette voie.

A l’heure où l’humanité vit désormais à crédit -les ressources annuelles renouvelées sont déjà épuisées il serait judicieux de dépoussiérer les vélos du garage. Mais encore faudrait-t-il pouvoir pédaler en toute sécurité.

CAMILLE THOMASO

Plus de parkings… plus de voitures

La Ville de Sète annonce la création d’un parking souterrain de 300 places sur la place Stalingrad (face au Théâtre Molière). L’objectif est de “développer l’offre de stationnement et ainsi de rendre la ville plus fluide pour les Sétois” et “d’améliorer le quotidien des Sétois“. (Sète.fr n°157 de juillet-août 2018).

Ce choix du “tout parking”  montre que les élus ont une vision de la ville datant du siècle dernier…  et n’ont manifestement  pas compris les enjeux de la mobilité urbaine et de la vie en ville.

Améliorer le quotidien des habitants et rendre les déplacements plus fluides passe avant tout par la réduction de la place des véhicules motorisés et par le développement des modes actifs, marche et vélo.

Comme le souligne avec justesse Thau Info : ” un peu partout, la tendance est à la réduction de la place de la voiture pour favoriser la marche à pied, le vélo ou les transports en commun.  Pour l’architecte danois Jan Gehl, très écouté des urbanistes, le modèle en terme d’aménagement est Venise, la ville avec ses canaux, ses petits ponts, ses places et ses innombrables ruelles où le piéton est roi.  Pour Jan Gehl, la ville doit être conçue pour encourager le vélo et plus encore la marche, le mode de déplacement naturel de l’homme. Copenhague, sa ville natale, fut ainsi la première ville d’Europe à réduire la circulation automobile et le nombre des places de stationnement en centre-ville. En 40 ans, malgré un climat rigoureux, le vélo s’est imposé comme moyen de transport et la superficie allouée aux piétons a été multipliée par 7. Résultat : 84 % des habitants n’utilisent plus la voiture pour se rendre au travail et l’activité économique du centre-ville s’est accrue avec l’augmentation de la fréquentation piétonnière.”Allant à l’encontre de ces évidences, la Ville de Sète se félicite de dépenser massivement dans la rénovation des parkings des  Halles et du Canal et persiste en visant à développer à tout prix l’offre de stationnement en centre-ville.

A quand un plan pour le développement des modes actifs à Sète : plan marche (rénovation et agrandissement des trottoirs, signalétique piétonne…) et aménagements pour les vélos (bandes cyclables, sas vélo, double-sens-cyclables, parkings à vélos collectifs et sécurisés…) ?

Le tourisme à vélo, un atout pour notre territoire

Une étude portant sur la fréquentation et les retombées économiques de la Méditerranée à vélo démontre le poids touristique et économique de cette euro-vélo route qui traverse notre territoire (tout comme la ViaRhôna et le Canal des Deux Mers).

La Méditerranée à vélo est la partie française de l’Euro-Vélo 8 qui relie la Grèce à l’Espagne.

L’étude porte sur l’année 2017 et repose sur un large dispositif de comptage et une méthodologie solide (17 000 passages observés soit quelque 14 000 cyclistes entre avril et novembre 2017)

Cliquez ici pour consulter l’étude.

Les résultats font apparaître une fréquentation importante de cyclistes sur l’euro-vélo 8 : 1,1 millions de journées vélo et 44 millions de km parcourus par an.

L’attrait du secteur littoral

Sur le seul secteur littoral entre le Grau-du-Roi et Sète, mais également au Barcarès, la fréquentation varie entre 160 et 220 000 passages par an. Cette fréquentation est majoritairement touristique.

Sur cette section de l’EV8 la progression de la fréquentation a été de 9 % entre 2014 et 2017.

Un poids considérable du tourisme à vélo sur le littoral languedocien de l’EV8 

L’enquête montre une pratique touristique en séjour considérable dans les secteurs littoraux avec un impact économique particulièrement élevé. Le poids du vélo dans le choix du séjour et la qualité des aménagements s’avèrent importants, même pour les clientèles loisirs. 

Sur l’EV8, la fréquentation touristique en séjour est très élevée avec des fréquentations touristiques de 40 à 60 000 passages de touristes par an sur tout le littoral Languedocien à Barcarès, Portiragnes, Sète, Mauguio, le Grau du Roi, partout ou des aménagements de qualité ont été réalisés.

Même auprès de la clientèle touristique en séjour, le poids du vélo dans le choix de la destination est très important : sur l’EV8, 80 % des touristes sportifs déclarent que le vélo est un élément très ou assez important dans le choix du séjour, mais encore 62 % des cyclistes loisirs et même 53 % des cyclistes utilitaires. Au global, plus de 66 % considèrent le vélo comme un élément très (32%) ou assez (34%) important dans le choix du séjour et de la destination.

65 % des touristes pratiquent le vélo tous les jours et 30 % plusieurs fois dans le séjour, ce qui renforce l’importance déjà notée du vélo pendant le séjour.

La moyenne de dépense des touristes à vélo (62 €/jour) est plus élevée que la moyenne des autres touristes avec une forte variation selon le mode d’hébergement de 46 €/j en non marchand à 61 € en camping et jusqu’à 136 € en hôtel.

Les aménagements réalisés fonctionnent bien, voire très bien, la demande répond à l’offre, ils manquent à présent surtout de continuités dans certains secteurs.

Les enquêtes successives qui ont été réalisées sur les grands itinéraires ont permis de mettre au point un modèle de prévision de fréquentation. Certaines sections de la Méditerranée à Vélo dépassent très largement ce potentiel théorique de par la qualité de réalisation, la facilité d’accès depuis les pôles de population, la qualité des services. 

Ainsi, l’aménagement réalisé le long du canal de Rhône à Sète capte bien la fréquentation touristique, notamment dans sa section le Grau / Aigues Mortes qui capte plus de 5 fois son potentiel théorique.

Un impact économique très important de la Méditerranée à vélo

Les 1.1 millions de journées de vélo sur la Méditerranée à vélo ont généré :

  • 94 M€ de dépenses pendant le séjour des cyclistes 
  • 48 M€ de dépenses les seuls jours de pratique du vélo 
  • 31 M€ de dépenses sur les seuls jours de pratique et sur l’EV8
  • 29.8 M€ des touristes itinérants ou non
  • 20.5 M€ d’impact direct
  • 156 M€ d’impact de santé publique 
  • 40 M€ de dépenses en achat et maintenance de vélo et accessoires

Si l’enquête montre de nombreux points positifs, elle identifie aussi un certain nombre de fortes marges de progression :

Des continuités à terminer d’urgence sur le littoral tant le potentiel est important

Le volume considérable de pratique du vélo par les touristes en séjour observé, les taux très élevés de captation du potentiel, le poids important du vélo dans le choix de la destination et les densités très élevées d’hébergement touristique montrent que le potentiel de progression est encore considérable sur tout le littoral Méditerranéen à condition d’assurer les continuités sur les sections non terminées. En effet, contrairement à la ViaRhôna, le niveau d’insatisfaction sur les conditions de pratique du vélo est en effet élevé avec 42 % d’insatisfaction sur la sécurité, la cohabitation entre les usagers, l’entretien. 

Assurer les continuités pour favoriser la pratique itinérante 

Le rapport observe que la pratique itinérante reste encore marginale. Le manque de continuités et de promotion de l’itinéraire explique cette faible fréquentation sauf dans la section commune avec la ViaRhôna et celle avec le Canal des Deux Mers. Au regard de la bonne fréquentation observée sur la ViaRhôna, le potentiel de la Méditerranée à Vélo est sans doute aussi important pour peu que les continuités puissent être réalisées.

Des services à améliorer

Parmi les principales insatisfactions figurent 

  • le manque de réparateurs de vélo (67 % d’insatisfaction) 
  • la couverture WiFi (62 % d’insatisfaction)
  • le manque de toilette et de points d’eau (54 %)
  • le stationnement des vélos (54 %)
  • la signalétique touristique (44 %)